Lorsque les influenceurs bouleversent l’engagement et l’humanitaire 22 février 2018 – Posted in: Non classé

Avec sa #LoveArmy de célébrités en tout genre, Jérôme Jarre et ses hashtags ont cassé tous les codes de l’humanitaire. Focus sur une charity-initiative 3.0 ou comment un influenceur a challengé les professionnels de l’humanitaire

Omars Sy, DJ Snake, Jhon Rachid, Mister V, Seb la Frite et bien d’autres se sont mobilisés en rejoignant la « Love Army », mouvement humanitaire créé par l’influenceur savoyard Jérôme Jarre. Déjà utilisé pour soutenir une action en Somalie (#LoveArmyForSomalia), en mars 2017, puis au Mexique suite à un tremblement de terre (#LoveArmyMexico), ce mouvement cherche, par la voix des réseaux sociaux à sensibiliser les internautes afin de lever des fonds. Ainsi, fin 2017, le hashtag « #LoveArmyForRohingyas » fleurissait et proliférait sur les réseaux sociaux.

L’humanitaire a toujours existé mais il était la chasse-gardée d’associations professionnalisées, qui avaient su acquérir une expérience forte du terrain, et centralisaient les dons avant de les redistribuer en fonction des urgences et de l’actualité. Or, avec l’avènement du web est apparu la démocratisation des sujets et une plateforme sur laquelle s’exprimer. Chacun peut désormais mobiliser et devenir à son tour influenceur. En cela, le web a permis de changer l’approche de l’engagement et de l’humanitaire, le mettant entre les mains de tous. Et les influenceurs ont pris le pouvoir, démontrant qu’ils étaient bel et bien des acteurs essentiels désormais.

Les associations humanitaires ne sont donc plus les seules à pouvoir permettre une mobilisation, à toucher une audience, et soulever les foules. Internet a permis de faire apparaître successivement influenceurs, YouTubeurs, blogueurs, Instagrameurs, précurseurs et prescripteurs pouvant rassembler une forte communauté. Suivis, quasi quotidiennement par des milliers de personnes, ils sont proches de leur audience et peuvent avoir un très fort pouvoir.

Ils sont indépendants, et c’est peut-être cela qui plaît finalement : Les influenceurs s’expriment et agissent librement, s’affranchissant des champs d’action traditionnels, ne cherchant plus l’aval d’associations qui ont perdu en visibilité et en crédibilité auprès des populations, notamment des jeunes, et utilisent leurs canaux de prédilection pour s’adresser à leur communauté. Et ils réussissent à mobiliser rapidement.

Pour mieux se rendre compte, petit comparatif de 2 campagnes humanitaires, celle menée par des influenceurs et celle menée par une association humanitaire :


(source ADN)

Avec 57.000 donateurs et plus de deux millions de dollars récoltés en un mois seulement, le mardi 2 janvier, Jérôme Jarre a partagé sur son compte Twitter les nombreuses actions entreprises sur place par sa mission, de façon à en prouver la fiabilité et la détermination. Centre pour enfants, clinique, réparation des puits, tout y est.

La star des réseaux sociaux a dressé son bilan en expliquant que “toutes les décisions sur place ont été prises AVEC les Rohingyas” et que “nous les écoutons jusqu’à ce que l’on connaisse tout de leurs attentes. Les patrons, c’est eux”.

Ce coup de com’ solidaire, lancé par des influenceurs et propagé par les utilisateurs de réseaux sociaux, montre la puissance et les bienfaits que ceux-ci peuvent engendrer. Un mouvement humanitaire 2.0 qui a ouvert l’engagement à tout un chacun.